Le magnat des télécommunications, Xavier Niel, propriétaire du groupe technologique Ilia et créateur de Free,  se positionne dans la course mondiale à l’intelligence artificielle (IA). Avec un investissement de 200 millions d’euros, Niel ambitionne de combler le fossé technologique entre l’Europe et les géants de l’IA aux États-Unis, tels que Google, Microsoft et Meta.

L’initiative comprend l’acquisition récente d’un supercalculateur Nvidia, destiné à augmenter la puissance de calcul de Scaleway, filiale d’Iliad spécialisée dans le cloud computing. Ce geste audacieux place Scaleway en tant que l’un des acteurs majeurs de la puissance de calcul sur le continent européen. L’investissement envisage également la création d’un laboratoire de recherche dédié à l’IA à Paris, solidement doté d’un fonds initial de plus de 100 millions d’euros.

Les ambitions de Niel ne s’arrêtent pas là. Il vise à créer un « champion européen de l’IA » qui offrirait une variété de services aux entreprises avides de développer leurs applications IA. Selon lui, la réussite dans le domaine de l’IA repose sur trois piliers cruciaux : des chercheurs qualifiés, une puissance de calcul suffisante, et des entreprises prêtes à exploiter ces ressources.

La démarche d’Iliad signale un premier pas vers l’établissement d’une « intelligence artificielle générale », anticipant une demande « colossale » dans ce secteur en plein essor. L’entreprise n’a pas divulgué l’identité des membres de l’équipe de recherche, mais a indiqué avoir recruté des chercheurs de renommée internationale ayant une expérience significative dans le domaine.

Dans un effort pour positionner l’Europe et Iliad sur la carte de l’IA globale, le groupe a annoncé l’organisation de sa première conférence européenne sur l’IA le 17 novembre à Station F, le plus grand incubateur de start-ups au monde situé à Paris et fondé par Xavier Niel en 2017. L’objectif est de faire de cet événement une référence annuelle en Europe, donnant ainsi à l’Europe une plateforme pour rivaliser sur la scène internationale de l’IA.

Alexandre Bodkine