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Yves Perrier (Amundi) : « Être coté permet de financer la croissance »


DG d'Amundi, Yves Perrier revient en détail sur l'importance de développer une place financière forte.

DG d’Amundi, Yves Perrier revient en détail sur l’importance de développer une place financière forte.

Que représente Amundi aujourd’hui ?

Yves Perrier

 : Nous sommes le premier gestionnaire d’actifs européen en termes d’en-cours, avec plus de 1000 Mds€ sous gestion dans le monde et 6 plates-formes de gestion dans les principaux bassins financiers internationaux. Nous sommes le partenaire de confiance de 100 millions de clients particuliers, de 1.000 clients institutionnels et de 1.000 distributeurs dans plus de 30 pays.

En 2016, tous les objectifs que nous avions annoncés lors de la mise en Bourse d’Amundi en novembre 2015 ont été dépassés. Le titre a touché un plus haut historique en séance le jour de l’annonce des résultats et a gagné 23,5% depuis son entrée en Bourse.

Pourquoi Amundi est-il entré en Bourse en 2015 ?

YP

 : Dans notre métier, grossir est indispensable. La taille permet d’industrialiser les process et de baisser les coûts. Nous sommes confrontés à une baisse importante de notre marge, c’est-à-dire le ratio du CA rapporté aux encours sous gestion. Il est aujourd’hui de 18 points de base chez Amundi contre environ 30 points de base en moyenne il y a 10 ans.

Nous devons également faire face à la concurrence des acteurs anglo-saxons qui, bénéficiant d’un marché domestique très profond, peuvent mener une politique de prix très agressive en Europe. Être coté permet d’avoir les moyens financiers de notre développement, qu’il s’agisse de la croissance organique ou des acquisitions.

Le rachat de Pioneer Investments, qui conforte notre position de leader européen, a représenté un investissement de plus de 3,5 Mds€.

Pourquoi est-il important que la place de Paris joue un rôle majeur ?

YP

 : Développer une place financière forte, c’est développer l’emploi dans le secteur financier mais aussi contribuer au développement économique en général. Les points clés pour ce développement c’est tout d’abord de ne pas se créer de problèmes supplémentaires pour ne pas pénaliser l’épargne ni entraîner une distorsion de la concurrence.

Il faut aussi remettre la fiscalité de l’épargne à l’endroit et enfin renforcer la coopération entre les acteurs, ce à quoi va contribuer le Comité de Place de Paris 2020 [l’organisation en charge de promouvoir et développer au plan international la place financière de Paris, NDLR].

Investissez-vous également en direct ?

YP

 : Amundi Private Equity Funds est un acteur de référence du capital investissement en Europe, un métier sur lequel nous avons 17 ans d’expérience et qui représente 5,4 Mds€ en gestion.

Nous investissons en direct au capital d’entreprises non cotées en Europe, bénéficiant dans leur développement d’au moins une des 5 «mégatendances», la technologie, la démographie, la globalisation, l’environnement et les évolutions sociétales, pour des tickets compris entre 10 et 35 M€, et visons un objectif de Taux de Rendement Interne (TRI) par opération de 20% brut.

Nous sommes actionnaires actifs de 250 PME et ETI. Mais nous sommes surtout un fonds de fonds, qui investit dans d’autres fonds de private equity.

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