La médecine préventive a de beaux jours devant elle, bien que cette rengaine semble quelque peu usée. Zoī (La Vie, en grec) a l’intention de réussir dans ce secteur en créant un système accessible de médecine prédictive.
Zoi : prévenir plutôt que guérir
Zoī a une ambition qui ne peut que séduire : trouver une solution permettant de mettre à la portée de tous une médecine préventive et personnalisée, qui mêle rendez-vous physique et digital. En synthèse, la personne se rend dans le centre Zoī, le premier a ouvert en novembre 2023, afin d’y effectuer une batterie d’examens, donnant lieu à une synthèse sur son état de santé global, ses forces et faiblesses.
Cette première étape permet ensuite de nourrir une application porteuse de recommandations dans le but de l’aider au quotidien à maintenir ou améliorer sa santé dans le temps. La médecine préventive est un large sujet qui inclut toute une sphère d’acteurs plus ou moins sérieux, raison pour laquelle l’approche de Zoī tranche sur l’univers ambiant. La personnalité des investisseurs qui ont tenu à participer au développement de la start-up donne du corps à sa proposition.
Des actionnaires stars pour Zoi
La levée de fonds de 20 millions d’euros de 2022 s’est faite auprès de business angels pour une mise minimale de 1 million d’euros. Les cofondateurs de Zoī constituent une belle équipe dont les compétences diversifiées doivent permettre de réussir un projet ambitieux, exploitant les données scientifiques, en organisant un check-up et en créant une application simple et fortement sécurisée.
Ismaël Emelien (CEO) et Paul Dupuy, les deux cofondateurs, ont confié avoir été inspirés par les travaux du Dr Claude Dalle, membre de l’Académie des Sciences, connu pour son approche de la médecine anti-âge. Le médecin est le conseiller scientifique de l’entreprise et veille à ce que son protocole soit bien traduit dans l’offre de Zoī.
Au-delà de cette caution d’expert, on retrouve parmi les investisseurs des personnalités directement intéressées par le sujet telles que Stéphane Bancel, PDG de Moderna, Jean-Claude Marian, fondateur d’Orpea et médecin psychiatre, et d’autres plus classiques mais renommés comme Xavier Niel, Jean-Marie Messier, Rodolphe Saadé, entre autres.
Premier centre hors norme
Pour le membre, l’expérience débute avec la complétion d’un questionnaire numérique, suivi de la réception d’un kit d’auto-prélèvements pour analyses à domicile. La prochaine étape se déroule dans notre nouveau centre situé à Paris, où environ trois heures sont consacrées à une série d’examens complets. Ces examens incluent une prise de sang, une échographie du corps entier, une analyse du microbiote, des tests d’acuité visuelle et auditive, une évaluation du statut antioxydant, une ostéodensitométrie, et plus encore, le tout effectué confortablement dans une seule et même pièce. Le centre parisien de 2000 m² est discrètement installé dans un immeuble cossu.
L’ouverture se fait via un QR code permettant d’entrer dans un long sas en bois clair et d’accéder à l’une des 18 suites de forme elliptique, à mille lieues de l’univers médical. L’expérience se veut d’exception, le design est épuré, les ambiances sonores ont été choisies avec soin, comme les lumières, même les odeurs avec l’aide de Jean-Claude Ellena.
Tous les examens ont lieu dans ce cocon, sans attente. Une collation originale et saine élaborée avec Alain Ducasse est servie, tout est prévu jusqu’au moindre détail. Y compris le peignoir dont les manches sont suffisamment larges pour la prise de sang. Tout est organisé dans le moindre détail pour que l’expérience soit bien vécue et soit le début d’un parcours incluant un suivi.
Ce check-up de luxe ne s’adresse pas à tout un chacun, il est facturé 3600 euros (3000 euros HT) pour un premier check-up et l’abonnement annuel à l’application. Ce prix assez élevé est amené à se démocratiser au fur et à mesure du développement des volumes de consultations. Car l’objectif est bel et bien de rendre cette offre de médecine préventive la plus accessible possible. L’équipe, confiante dans l’approche holistique et individualisée de son concept, imagine déjà d’autres centres, y compris dans des pays anglo-saxons.
Claudio Flouvat
