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Diriger, mais avec ambition et bienveillance

C’est peut-être la clé de base sans laquelle il n’y a pas de management efficient. Et en plus, c’est ce que nous enseigne.

Luca de Meo, PDG de Renault (Photo Matthias Balk/dpa/ABACAPRESS.COM)

Parfois, des livres d’histoire nous renseignent plus sur le management que bien des cours de Hec. L’historien Arthur Chevallier le rappelle dans son dernier livre « L’Histoire à l’épreuve des émotions » (éditions du Cerf) : « les rois ne fondent pas, ou pas seulement, leur pouvoir sur leur force et leur puissance, mais sur leur vertu, leur bienveillance à l’endroit de leurs sujets », tout en rajoutant : « qu’en France, la légitimité et la justice vont de pair ; et qu’un tyran ne doit pas pouvoir régner. »

Une adresse tant à nos politiques actuels, Macron, Bardella, Ciotti ou Mélenchon qu’à nos chefs d’entreprises. Ces derniers savent d’expérience qu’on ne manage pas sans un minimum de respect, d’équité ou d’équilibre. Sauf à mettre en œuvre une stratégie de court terme voire de sauvetage, impliquant un esprit commando de brève échéance ; mais encore faut-il que cela soit bien explicité auprès de l’ensemble des équipes ! Cela peut certes fonctionner, mais sur une période limitée et avec un objectif clair et affiché, tel un redressement d’entreprise.

Savoir incarner une ambition s’avère être un atout par les temps qui courent : observez les Antoine Bernard de Saint-Affrique chez Danone, Luca de Meo chez Renault, Bertrand Dumazy chez Edenred, Éric Trappier chez Dassault Aviation ou Florent Menegaux chez Michelin : autant de dirigeants visionnaires et mobilisateurs pour chaque collaborateur quelque soit le poste occupé. C’est d’autant plus crucial que l’entreprise est vaste. Une PME, par exemple un fabricant de biscuits bretons, peut très bien aussi se positionner comme gardienne d’un patrimoine ancestral, local ou régional. Ce n’est qu’un exemple, mais c’est porteur y compris vis-à-vis de l’extérieur, clients ou fournisseurs.

Chez Lafont presse, nous avons toujours affiché la défense des entrepreneurs et du made in France comme marque de fabrique. Cela crée une dynamique et nos 60 publications sont intégralement imprimées dans l’hexagone. Cette émergence du label made in France dans de nombreux domaines comme Le Pull Français ou les PC Thomson, a de nombreux effets positifs et pas seulement dans l’esprit des consommateurs. C’est toute une filière qui peut se retrouver mobilisée comme on le voit aujourd’hui dans la sous-traitance aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire voire le textile avec les coups de boutoir d’Armor Lux, de Saint-James, du Slip français ou du jean 1083.

Au-delà des insatisfactions catégorielles, les collaborateurs restent toujours très attachés à leur outil de travail. Cela fait partie de leur vie et de leur identité. On le voit lorsque des entreprises sont obligées de fermer. Le drame est vécu pour beaucoup autant au plan affectif que financier.

Pour une nation, la dynamique collective et le projet commun restent également un moteur puissant.

Et quand Arthur Chevallier nous indique que le chef de l’État se doit d’être : « le plus rassembleur possible… La France vivant d’abord et avant tout grâce à sa réputation avec des termes comme le panache, l’insolence, l’indépendance, la liberté, la gloire auxquels elle doit rester associée. » Tout en rajoutant que : « la modestie ne réussit pas décidément à notre pays. Et que la France doit se vivre comme plus grande qu’elle ne l’est, c’est la condition de son influence et le cœur de son identité. »

On a presqu’envie de surligner le passage et de l’envoyer direct sur le bureau de l’Élysée ainsi que sur celui de ses potentiels successeurs, quels qu’ils soient pour qu’ils s’en imprègnent. Ceux-ci doivent se sentir investis d’une ambition immense.

Sans que cela ne les empêche surtout plus prosaïquement de réformer l’État et de diminuer les gabegies et dépenses inutiles. La grandeur n’empêche pas la bonne gestion. Bien au contraire, elle l’oblige…

Aujourd’hui, on ne semble ne faire ni assez l’un ou l’autre… Il n’est jamais trop tard pour redresser le tir. Surtout, que l’actuel président ne se représentera pas en 2027… Une situation de fait assez unique à exploiter dans les 3 ans qui restent !

Robert Lafont


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