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Politique fiction : …et si la France espérait une « bonne » guerre ?

Essayons-nous à un petit exercice de « politique fiction » ! À en croire certains petits malins, nostalgiques de certaines époques où ceux qui n’en avaient fait aucune, disait dans les soirées bon chic, bon genre : « il nous faudrait une bonne guerre ! » ce sentiment se développe actuellement. Ils se disent que ce serait la solution permettant de se débarrasser d’une triste jeunesse qui ne respecte plus rien, ou de certains partis politiques qui veulent la fin de notre République !

Photo Jacques Witt/Pool/ABACAPRESS.COM

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La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS

Une bonne guerre, en France et en Europe, est-ce possible ?

Il existe beaucoup de moyens, plus ou moins acceptables par les citoyens, pour justifier une guerre aujourd’hui. C’est le cas, sans doute, si un pays est attaqué ou menacé militairement par une autre nation, car il doit se défendre par la force pour protéger son territoire et sa population. Une intervention militaire sera, par exemple, nécessaire pour mettre fin à des atrocités massives comme des génocides, des nettoyages ethniques ou des crimes contre l’humanité. Parfois même, les gouvernements entreront en guerre pour protéger les intérêts nationaux comme le territoire ou les ressources stratégiques, naturelles ou industrielles.

Et la menace d’une guerre peut être un moyen de dissuasion contre toute velléités hostiles ou agressives, voire pour combattre les groupes terroristes qui menacent la stabilité régionale ou mondiale, même s’il est toujours préférable de chercher des solutions pacifiques et diplomatiques aux conflits plutôt que de recourir à de funestes projets

En général, personne ne souhaite une guerre mondiale. Ses conséquences peuvent être imprévisibles et dévastatrices, non seulement pour les pays concernés par le conflit, mais aussi pour l’humanité toute entière, avec des pertes massives en vies humaines, des destructions économiques et environnementales et des conséquences sociales et politiques à long terme. Les deux guerres mondiales du XXe siècle ont laissé des cicatrices profondes dans l’histoire de notre bonne vieille terre et les nations impliquées ont œuvré depuis pour éviter de nouvelles tragédies.

Il n’en demeure pas moins que certains groupements d’individus peuvent avoir des motivations ou des intérêts qui peuvent théoriquement les convaincre de vouloir déclencher un conflit plus ou moins global. Les régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine ne sont pas les seuls à chercher à consolider leur pouvoir par la force, les groupes extrémistes cherchent aussi à imposer leurs idéologies ou à tirer profit du chaos et des instabilités géopolitiques.

C’est aussi le cas pour des pays fragiles économiquement et dont le parti au pouvoir n’a pas nécessairement une vraie majorité qui ont intérêt à mobiliser la population autour de causes communes afin de détourner l’attention sur des problèmes internes, mais aussi d’affaiblir les puissances établies et de semer le chaos. Mais dans un monde capitaliste basé sur le seul critère du profit immédiat, ce peut être aussi les entreprises et industries liées à la fabrication d’armes qui peuvent espérer bénéficier de l’escalade des conflits. Dans un tel contexte, et la Russie nous inspire cette remarque, les personnes qui adhèrent à des théories du complot ou à des idées apocalyptiques peuvent soutenir l’idée qu’une guerre mondiale serait un excellent moyen de « nettoyage » ou de « réinitialisation » des sociétés.

Comment déclencher une guerre en Europe ?

Les risques de guerre aujourd’hui sont influencés par plusieurs facteurs, y compris les tensions géopolitiques, les conflits régionaux, les rivalités économiques, les divisions idéologiques, et les progrès technologiques. Les rivalités entre les grandes puissances mondiales, telles que les États-Unis, la Chine et la Russie, ainsi que les tensions régionales, peuvent dégénérer en conflits armés, comme c’est le cas dans des régions telles que le Moyen-Orient (par exemple, en Syrie ou au Yémen) et en Afrique (par exemple, en République démocratique du Congo, et dans les pays du Sahel).

Les tensions commerciales et économiques entre les grandes puissances dégénèrent parfois en conflits plus larges, surtout si elles s’accompagnent de mesures coercitives et de représailles. Les différends idéologiques et politiques entre pays peuvent exacerber les tensions et mener à des oppositions, notamment dans les régions où les idéologies concurrentes s’affrontent. Les évolutions technologiques rapides (armes autonomes, cyberattaques et armes de destruction massive) créent de nouveaux défis en matière de sécurité internationale et sont de nature à modifier la dynamique des conflits armés. La compétition s’instaure de facto pour l’accès aux ressources naturelles comme l’eau, les minerais et l’énergie, intensifiant les discordes entre les États et les groupes non étatiques

Les risques de guerre sont, aujourd’hui, multifactoriels et résultent tout à la fois de la complexité des relations internationales et des défis mondiaux contemporains. La gestion efficace de ces antagonismes nécessiterait une diplomatie active, une coopération internationale et des efforts visant à résoudre les conflits de manière pacifique, ce qui est, il faut le constater, de plus en plus rare. Mais il faut compter avec les déviances des personnalités des dirigeants mondiaux…

Qu’une bonne guerre puisse aider un pays en perte de valeurs, est une idée controversée mais malheureusement bien réelle ! En premier lieu, elle se heurte au risque de perte d’humanité, même si, en second lieu, elle peut souder un pays autour d’un objectif commun, restaurer le sens d’une identité nationale ou redéfinir des valeurs érodées au fil du temps. Et, historiquement, on sait que les périodes de guerre ont souvent stimulé l’économie grâce à une augmentation de la production industrielle répondant aux besoins de fournitures de guerre. Les dépenses massives des gouvernements, et c’est le cas en Russie aujourd’hui, dans les industries de défense créent des emplois et stimulent la croissance économique.

On veut faire croire à de mauvaises raisons de souhaiter une guerre !

Un pays surendetté peut-il se sauver en provoquant une guerre ? Rien n’est moins sûr, à long terme ! Si des dirigeants politiques et militaires peuvent émerger comme des figures charismatiques et inspirantes pendant les périodes de guerre, leur leadership peut galvaniser la population et restaurer la confiance dans les institutions. Si les conflits armés suscitent des interrogations sur les valeurs fondamentales d’une société et incitent parfois à leur réexamen (réaffirmation des principes moraux et éthiques, valeurs fondamentales d’une société), la sociologie passe souvent par pertes et profits.

Ce qui importe le plus pour ceux qui voient dans la guerre un mal nécessaire, ce sont le nombre de victimes, morts et blessés, et les destructions d’infrastructures ! Car les guerres entraînent d’énormes pertes en vies humaines, ainsi que des souffrances et des traumatismes durables pour les populations civiles et militaires. De tels coûts humains sont difficiles à justifier au nom du renouveau de valeurs.

La paix, la diplomatie et la coopération internationale sont souvent des voies plus durables et plus éthiques vers le renouveau des valeurs nationales. Il faut souligner que la suggestion de provoquer une guerre pour résoudre les problèmes liés à la démographie, à la gestion de la dette ou à la sécurité est extrêmement contraire à l’éthique. Même si cela n’arrêtera pas les faucons, la volonté de « faire » la guerre est une option moralement répréhensible et potentiellement catastrophique pour l’humanité. Nous jouons, certes, la sécurité de l’Europe en général et, soyons égoïstes, de la France en particulier, il faut tout tenter pour installer une paix durable. « L’aigle n’engendre pas la colombe »

Politique fiction, avons-nous dit ?

Alors, pourquoi, disent certains, ne pas agir en « Docteur Folamour » pour faire voler en éclat cette paix humaniste qui sous-tend les volontés politiques occidentales avec la construction de l’Europe des six, puis des 10, pour aboutir à cette communauté européenne de 27 États-membres aussi disparates que mal assortis ? Et, à en croire les rumeurs, on devrait penser à un conglomérat, voulu par certains, de 30 nations intégrant des philosophies politiques et des religions qui s’opposent et cherchent au moins à s’imposer aux autres, voire à se détruire ?

Dans ce concert de rumeurs complotistes et de discours ambigus, que faut-il penser des dernières déclarations du président de la République Française à propos de la situation explosive provoquée par les volontés guerrières de la Russie dans le cadre de ce qu’elle appelle toujours « l’opération militaire spéciale ». Certes, il est compliqué de ne pas réagir à cet acte de guerre commis sur notre continent, à ses crimes, impliquant notamment les populations civiles, que l’on devrait nommer de leur nom comme étant des « crimes contre l’humanité ». Mais comment montrer que l’on est horrifié devant tant de haine et de barbarie, mais aussi en entendant tant de mensonges de la bouche des dirigeants russes quand ils disent qu’ils viennent libérer le peuple Ukrainien du joug d’une caste de nazis et de mafieux !

Je ne sais pas comment on peut encore recevoir le porte-parole de l’ambassade russe à Paris qui ne cesse de déverser sur les plateaux de télévision des mensonges aussi énormes et justifier des propos orduriers assénés à Moscou par les dirigeants russes contre nos propres dirigeants. Il est à parier qu’aucun propos de cette nature, émanant d’un politicien français ne serait tolérer sur les ondes d’une chaîne de télévision russe.

Mais un conflit en Europe, à quoi cela pourrait-il servir ? Pour tenter de répondre à cette question, les propos récents du président de la République Française semblent être justifiés par l’attitude des dirigeants russes. On ne peut pas impunément tout accepter de la part d’une puissance étrangère, fût-elle en possession de l’arme nucléaire. Le jeu est donc ambigu. Jusqu’où ne pas aller trop loin ? Et dans un monde aux équilibres fragiles où de nombreux pays sont aux mains de dirigeants fanatiques, de mafias ou de groupes de pression, comment se limiter à un engrenage propre aux guerres classiques et conventionnelles, sans prendre le risque qu’une partie du monde, voire sa totalité, soit, en un instant, vitrifié par les feux nucléaires instantanés et réciproques ?

Durant son intervention, Emmanuel Macron a semblé vouloir rappeler que le conflit en Ukraine est existentiel pour l’Europe. En souhaitant clarifier certaines positions, il a surtout développé l’une de ces ambigüités dont il a le secret, en ramenant le débat sur l’alternative complexe entre une victoire obligatoire et une défaite qu’il serait impensable de supporter. La question de la sortie du conflit a pourtant été évoquée, tout comme celle de la réponse qu’il convient de donner à un Vladimir Poutine qui a « franchi toutes les limites ». Ces questions se posent effectivement dans l’esprit des citoyens informés et soucieux des droits de l’Homme.

En forme de provocation, ne peut-on pas envisager que la décision d’entrer en guerre ne soit pas prise en réaction aux agissements mortifères du président russe, mais à des raisons d’une toute autre nature. Quelques illuminés pensent qu’un conflit ouvert en Europe contre la Russie serait de nature à permettre à Emmanuel Macron de se représenter à la fin de son mandat dans le cadre des pouvoirs exceptionnels. Pure élucubration de complotistes qui font une lecture hallucinée de la Constitution du 4 octobre 1958 !

En revanche, dans une vision fantasmée du monde actuel et des difficultés qui sont celles de notre pays, on pourrait imaginer d’autres raisons qui expliqueraient son goût soudain pour une attitude belliqueuse ! Si on s’en tient à ses déclarations concernant la guerre en Ukraine, le président Macron semble s’être brutalement métamorphosé de « Colombe » en « Faucon » ! Il faut se souvenir qu’il y a deux ans, le chef de l’État avait la volonté de ne pas « humilier la Russie ». Aujourd’hui, il suggère d’envoyer de troupes sur le terrain, en soutien à Kiev. Entretemps, il s’est heurté à la logique guerrière et jusqu’au-boutiste de Vladimir Poutine.

Le 26 février, lors d’une conférence internationale sur l’Ukraine, il avait en effet répondu sans hésiter à une question sur un éventuel envoi de troupes occidentales en Ukraine par ces mots « En dynamique, rien ne doit être exclu », ce qui a provoqué un tollé international. L’Allemagne a démenti, comme les Etats-Unis. Dans le Landerneau politique français, on considère que le président « joue au chef de guerre, alors que c’est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d’insouciance ».

C’est bien ce que craignent ceux qui s’émeuvent des paroles récentes et renouvelées de notre président qui a évoqué le conflit ukrainien, jeudi dernier, devant les micros de TF1 et de France 2. Le chef de l’État tenait à clarifier ses précédentes déclarations sur la possibilité d’envoyer des troupes sur le théâtre d’opération. Pour de nombreux analystes politiques, Emmanuel Macron a pris la parole, « sans but précis » et a utilisé le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, dans le cadre des prochaines élections européennes. Il s’agirait, à les entendre, d’une vraie forme de légèreté, d’irresponsabilité et de cynisme qui, d’ores et déjà, inquiète les Français.

Il a en effet réaffirmé que « toutes les options sont possibles » à propos de l’envoi de troupes en Ukraine. Le chef de l’État avait commencé son interview en revenant sur ses propos contestés. « Nous ne sommes pas dans l’escalade, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais nous ne devons pas laisser gagner la Russie ». Même s’il a affirmé que l’envoi de troupes n’était pas son souhait, il a redit que « toutes les options [étaient] possibles », en insistant sur l’importance de ne pas être faible face à Moscou. Selon ses mots, « Il nous faut […] dire que nous sommes prêts à mettre les moyens pour atteindre notre objectif, qui est que la Russie ne gagne pas ».

Il n’a toutefois pas voulu préciser de quelles troupes il s’agissait, ni quel serait l’élément déclencheur d’une telle intervention, mais il a expliqué qu’il agirait sur la base de données sans doute classifiées « confidentiel défense » et en proposant d’adresser cette question à celui qui a lancé cette guerre et qui la poursuit. Il a précisé ne pas s’opposer à la recherche d’une fin de conflit tout en affirmant que « Vouloir la paix, ce n’est pas choisir la défaite, c’est être crédible ».

Il a justifié la gravité de son message en affirmant que la guerre en Ukraine était « existentielle pour notre Europe et pour la France », et en ajoutant que « si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait, car la sécurité de l’Europe et des Français se joue là-bas ». Le chef de l’État avait déjà appelé, en 2022 à « une entrée dans une économie de guerre » pour développer à nouveau « une industrie de défense adaptée à une guerre de haute intensité territoriale ».

Emmanuel Macron pense que Vladimir Poutine est « pris dans une dérive personnelle, répressive et autoritaire dans son pays […] qu’il a fait le choix d’être une puissance de déstabilisation en Europe et dans le monde ». Ce faisant, il se pose en chef de guerre pour faire respecter les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nombreux sont les simples citoyens et les analystes politiques, les historiens ou les philosophes qui voient dans les événements actuels une sorte de recommencement de ce que l’Europe a connu en septembre 1938 avec les accords de Munich, et des drames qui s’en sont suivis. Mais est-ce que, dans une vision fantasmatique de l’histoire actuelle, ne peut-on voir comme certains le font déjà, avec inquiétude, avec désespoir, dans la peur du complot et de la manipulation, une tentative de présenter le conflit comme devant avoir une évolution inéluctable pour devenir la troisième guerre mondiale que la plupart des dirigeants du monde occidental tente d’éviter depuis 1945.

« Ce sera l’inéluctable loi de l’humanité d’avoir toujours quelque chose à ne pas comprendre »

Une bonne guerre, pour quoi faire ?

Certains, on le sait, voit la guerre comme une sorte de nécessité récurrente et trouvent dans le fonctionnement actuel du monde dit « libre » de multiples défaut qu’il conviendrait de redresser par une « bonne » guerre ! C’est une façon de s’opposer ouvertement aux partis extrémistes français, le RN et LFI, que le président accuse de « choisir la défaite » en ne votant pas le soutien à l’Ukraine.

Il y a, sans doute bien caché derrière, c’est ce que pensent les « complotistes » de tous horizons, des préoccupations différentes que la petite politique interne, une volonté fantasmée de faire table rase avec tous les problèmes qui accablent la France !

La France est-elle proche de la banqueroute. C’est François Fillon qui avait dit en septembre 2007, lors d’un déplacement officiel en Corse, qu’il était à la tête d’un État en situation de faillite sur le plan financier, d’un État en déficit chronique depuis 15 ans, d’un État qui n’avait jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Il en avait conclu que cela ne pouvait pas durer. En 2007, la dette de la France était montée à environ 66,6% du PIB et s’élevait à 1.216,4 milliards d’euros.

À la fin du troisième trimestre 2023, la dette publique s’établissait à 3.088,2 milliards d’euros et représentait 11,7 % du PIB, ce qui marque une aggravation hallucinante de l’endettement de notre pays. Pire, depuis 2017, la dette est passée de 2 à 3 milliards d’euros, une augmentation de 50 %. Et cela ne semble gêner personne. Quelques chroniqueurs s’en émeuvent, mais l’opposition n’en tire même pas argument ! Il faut croire que la hausse des dépenses publiques arrange tout le personnel politique de notre pays ! Covid quand tu nous tiens…

En 2007, le premier ministre avait voulu utiliser « une image » pour expliquer la nécessité de réformer la France. Mais tout cela, sans réaction salutaire du gouvernement qui, selon François Bayrou, « en contradiction absolue avec le bon sens, [avait alors] décidé de creuser le déficit en dépensant 15 milliards d’euros par an pendant la législature au profit de ceux qui avaient déjà beaucoup ». Et oui, notre déficit public s’envole et, en même temps, c’est une question de principe, il faut absolument financer la guerre en Ukraine ! Cherchez l’erreur.

Il faut solder la dette, la supprimer ! Ne pas la rembourser ! Faire table rase du passé. Une bonne guerre y aiderait imparablement. Ne soyons pas sarcastiques, une telle issue serait terrible..

« A colombe saoule, les cerises sont amères »..

Les Français sont trop nombreux. Ils sont désormais trop âgés. Et le nombre d’actifs ne permet plus de payer les retraites des « inactifs » ! Curieuse façon de parler de ceux qui ont œuvré au redressement de la France après les désastres de la seconde guerre mondiale ! Le déséquilibre de la pyramide des âges montre le poids croissant des retraites dans le pays.

Les 17 millions de retraités touchent en moyenne un peu moins de 1.400 euros de pension mensuelle. Les nouveaux retraités font valoir leurs droits à la retraite à plus de 64 ans ce qui en accroit le nombre. Par ailleurs, en conséquence de l’inflation, les pensions brutes moyennes sont régulièrement revalorisées chaque année. La charge est énorme et pèse sur les actifs.

Le ratio cotisants-retraités était déjà plus que de deux il y a vingt ans. Aujourd’hui, il est tombé à 1,6. En 2050, il ne sera plus que de 1,2. C’est dire que six actifs devront financer la pension de cinq retraités, situation que les économistes qualifient d’insupportable !

Il faut dire que la situation est d’autant plus difficile économiquement que notre système de retraite actuel empêche indirectement des millions de chômeurs de retrouver un emploi. C’est toutefois vite dit dans la mesure où, si le nombre de chômeurs est d’environ 2,8 millions de personnes, le nombre d’offres d’emplois non pourvues s’estiment actuellement à environ 400.000 ! Après s’être envolé, presque sans discontinuer depuis dix ans et particulièrement après la crise Covid, leur nombre baisse légèrement sur la première moitié de l’année 2023.

Il faut également noter que l’évolution des mentalités et l’inadéquation des formations, notamment dans les métiers manuels et techniques, font que de nombreux inactifs répugnent à s’engager dans des emplois qu’ils estiment inferieurs à leurs « prétentions ». Pour compenser ces pénuries, la France est désormais contrainte de recourir à des immigrations dans des secteurs d’activité en contrainte, alors qu’elle lutte contre les immigrations clandestines.

À en croire les Russes, dont une partie de la jeunesse est fauchée, comme « chair à canon », sur le front des combats, la guerre est cruelle, mais elle résout bien des problèmes. À preuve, l’armée russe recrute désormais dans les pays d’Afrique qu’elle a « libéré du joug des Français », ou en Asie, des combattants attirés par les salaires que leur ont fait miroiter les milices comme Wagner, mais qu’ils ne toucheront ni de près ni de loin.

Il faut faire baisser le nombre des retraités à défaut de pouvoir faire s’élever le nombre des actifs ! Il ne faut pas non plus former des jeunes adultes qui n’exerceront aucun métier. Aussi cruel que cela puisse paraître, il ne faut pas que les retraités vivent trop vieux, il ne faut pas non plus que les jeunes citoyens soient trop nombreux ! Une bonne guerre y aiderait imparablement.

L’économie du BTP est en berne. On construit moins, les banques ne suivent plus, les promoteurs ralentissent leurs projets, les candidats à la propriété individuelle renoncent devant les difficultés en attendant des jours meilleurs. Et pourtant, les maisons et les immeubles hérités du passé auraient vocation à être rasés et reconstruits. Et que dire de ceux qui représentent la « caste aisée », elle est de plus en plus riche. Et pourtant, selon l’adage populaire, « On ne mange qu’une fois, pas deux ! »

Les infrastructures vieillissent ! Elles ne sont même pas entretenues correctement. On apprend, par exemple, que de nombreux ponts en France sont devenus dangereux. Certains se sont récemment effondrés ou sont réputés instables, interdits à la circulation. Les besoins de construction ou de réparation des infrastructures du pays sont incommensurables et ne font pas l’objet de programmations. On se demande où est englouti l’argent public prélevé fiscalement dans les comptes bancaires des citoyens ?

Quand le bâtiment va, tout va, disait-on ! Il y a bien longtemps que les plus-values à attendre sont captés par les lobbies financiers, dans des projets au rabais !

Il faut relancer le bâtiment et les travaux publics et cesser de financer les projets sur l’épargne individuelle ! Faire là-aussi table rase du passé. Une bonne guerre y aiderait imparablement.

Alors devons-nous attendre à ce que la guerre soit déclarée pour aider l’Ukraine à défendre son territoire face aux excès d’un dictateur autocrate ? Sans doute en partie, sous forme d’alibi ! Mais, plus sûrement, la prochaine guerre aura de toute évidence des justifications beaucoup plus basiques, à tout le moins celles d’enrichir des gouvernements et leurs séides qui ne savent plus comment faire face aux errements de leur politique !

Et une fois de plus, à qui profite le crime : les conglomérats de fabricants d’armes, les groupes pharmaceutiques et alimentaires et, bien évidemment, cette ultra-minorité de « méga-riches » que l’on retrouvera sur la future « Arche de Noé », destinée à se repeupler dans un monde nouveau, après avoir détruit notre belle planète ! Il est toujours surprenant de constater que les voix écologistes s’élèvent pour se plaindre du trop-plein de véhicules circulants dans Paris, mais qu’elles ne disent pas un mot sur le risque de destruction massive liée à un conflit armé mondial comme c’est le cas aujourd’hui.

L’intérêt de tout un peuple disparaît au profit des intérêts privés ! Il y a les uns, et il y a les autres ! Si l’on s’en émeut, on nous dira : « Circulez, il n’y a rien à voir ! »

Et pourtant :

« La guerre, c’est la guerre des hommes, la paix, c’est la guerre des idées ! »

Bernard Chaussegros


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