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Vers la constitution d’un géant français de la distribution de vin dans le monde

Thierry Blandinières, le dirigeant de Cordier (InVivo Wine), lance les grandes manœuvres !

Thierry Blandinières, président d'InVivo

À une époque de consolidation accélérée et de concurrence exacerbée, n’est-il pas temps pour la viticulture hexagonale de regrouper ses forces plutôt que de continuer d’avancer en ordre dispersé, surtout au plan international ? D’autant que de nombreux nouveaux pays producteurs arrivent sur le marché, sans même parler de la Chine.

Au plan intérieur, le poids pris sur le marché du vin par la grande distribution, avec les foires aux vins et pas seulement, et ses puissantes centrales d’achats ne facilitent pas non plus le maintien des marges. Ces centrales, de plus en plus omnipotentes, ont beau jeu de tordre le cou sur les prix d’achats, alors qu’elles font face à de multiples offres viticoles toujours plus variées et nombreuses.

À l’international, les distributeurs ne pèsent pas encore suffisamment non plus pour pouvoir imposer leurs labels ou leurs prix. Malgré des appellations uniques au monde dans le haut-de-gamme, nos vins moyen-de-gamme doivent regrouper leurs forces, ne serait-ce qu’au plan marketing. Alors qu’une loi désuète, la Loi Evin, fait toujours interdiction aux vignerons français de communiquer alors qu’on est dans le pays du vin! Un non-sens économique qui ne favorise pas non plus l’essor économique de nos groupes viticoles! Ainsi, n’est-il pas temps pour nos grands distributeurs : Cordier (InVivo), Castel, Advini, Grands Chais de France, Thiénot, Artémis Domaines (Pinault), Cellier des Dauphins, ou Bernard Magrez, d’accélérer les pourparlers de rapprochement? D’autant plus que certains groupes ont à faire face à terme à la question d’une succession difficile.

C’est en tout cas l’appel à peine voilé lancé récemment devant le Bacchus Business Club de Bordeaux par le patron d’InVivo (Cordier), Thierry Blandinières, qui a expliqué : « On tend la main aux autres groupes. On pense qu’il faut se rapprocher. On est prêt à co-construire avec d’autres un pôle leader. C’est le moment de se structurer quitte à être minoritaire. »

Le message adressé est plus que clair de la part d’un dirigeant dynamique et visionnaire qui aimerait bien continuer d’amplifier le mouvement de concentration initié dans la filière vin par InVivo, premier groupe agricole français, avec la reprise de Val d’Orbieu en Languedoc ou de Cordier à Bordeaux pour une branche viticole, qui ne pèse encore que 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels sur un total groupe de 12 milliards d’euros.

Les grandes manœuvres dans le monde viticole français ne font que commencer. Et si InVivo est désormais prêt à devenir minoritaire dans une alliance à constituer, c’est bien qu’il y a urgence. Gouverner, c’est prévoir!

Robert Lafont


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